Rome 2017
Jeudi 19 janvier
Notre journée a été consacrée à un – long – parcours à travers les principales églises de Rome. Sous un radieux soleil, comme seule l’Italie sait en offrir, nous avons commencé par le quartier du Quirinal. Une halte à Sainte-Marie des Anges nous a permis de voir les travaux réalisés par Michel-Ange pour adapter les thermes de Dioclétien au culte. Le frisson n’a pas été pleinement partagé et cette modification n’a remporté qu’un demi-succès face à nos critiques à l’œil d’autant plus sévère qu’il est maintenant bien exercé. En revanche, la chapelle Cornaro de Sainte-Marie-de-la-Victoire a obtenu plus de suffrages. Mais comment rester insensible devant le génie avec lequel Le Bernin a su rendre la transverbération de Thérèse d’Avila ? L’abandon des muscles, la sensualité de la pause, le velouté du marbre, tout concourt à faire de ce groupe de statues une œuvre indépassable. Les plus moqueurs n’ont pu s’empêcher de formuler quelques réflexions sur la nature de l’extase qui emporte Thérèse, Jacques Lacan aurait été fier de nos élèves !
D’un pas décidé, nous avons remonté l’ancienne via Pia pour arriver au Quirinal. Le chemin a été ponctué de trois brèves haltes pour admirer quelques bijoux baroques comme les églises Saint-Charles-aux-Quatre-Fontaines de Borromini et Saint-André-du-Quirinal du Bernin. Déjà, il nous fallait redescendre vers le Champ de Mars pour nous consacrer à Caravage. C’est d’abord à Saint-Louis-des-Français que nous nous sommes arrêtés pour voir les trois toiles du cycle de saint Matthieu. Sans éclairage artificiel, il nous a été possible de mieux comprendre comment le peintre avait structuré son travail et ainsi de saisir la plénitude du sens que l’artiste a voulu leur donner. Enfin nous avons fait quelques pas supplémentaires pour aller voir la Madone de Lorette à l’église Saint-Augustin. Même démarche pour un résultat identique et une conclusion qui s’est imposée d’elle-même : en histoire de l’art, il est nécessaire de saisir le contexte de création et d’exposition pour bien comprendre les vrais enjeux d’une création.
La pause de midi a été bienvenue. Elle nous a permis de reprendre quelques forces pour la dernière épreuve de la journée. Celle-ci a commencé place Navonne autour de la célèbre fontaine des Quatre Fleuves puis s’est prolongée jusqu’au Palais Farnèse. La résidence de l’ambassadeur de France, remodelée par Michel-Ange au milieu du XVIe siècle, a donné un certain sentiment de fierté et à tout le monde l’impression que nous étions bien chanceux d’avoir un tel monument pour représenter notre pays en Italie. Il nous restait à quitter le cœur de Rome pour découvrir rapidement le Trastevere. Ce quartier populaire vit encore à un rythme qui échappe aux flots des touristes. Nous avons pu tranquillement monter à Saint-Pierre-de Montorio pour contempler le charmant tempietto de Bramante sans rencontrer grand monde. Il est à croire que ce petit temple rond, le premier édifice de cette forme construit à la Renaissance, n’est guère prisé des circuits touristiques et on ne peut que le regretter !
Après les photographies de l’impressionnant panorama qui s’offrait à nous, le groupe est redescendu vers la place centrale du quartier pour contempler l’église Sainte-Marie-du-Trastevere. Les mosaïques de l’abside sont splendides et ont été réalisées par Pietro Cavallini, un des maîtres de l’art italien du Moyen-âge. La soirée arrivant, les élèves ont pu bénéficier d’une petite récréation dans le quartier avant d’aller dîner dans un des restaurants de la via del Moro. La bonne humeur était au rendez-vous à la grande satisfaction de tous les convives.
Il faut maintenant penser au départ et préparer les valises, demain nous serons de retour…
Commentaires
Merci Monsieur Andurand pour tout le travail que cela implique malgré la fatigue après de longues journées bien remplies.
Et je n'oublie pas Mme Strauss et Monsieur Noé, nos enfants ont de la chance de vous avoir comme professeurs.
Profitez de la dernière journée et à ce soir!! Bon retour à tous